Faisans et autres galliformes

La poule de Barbezieux

« L’histoire de la poule de Barbezieux est faite de gloires et de déboires. »

Barbézieux-Coq-Mon Espace Nature.fr

Elle a une trajectoire identique à celle de nombreuses races Françaises.

L’histoire de la Barbezieux est des plus mouvementée. Encensée pour la qualité de sa chair dès le XVIIIème siècle, sa trajectoire en dents de scie la conduisit de gloires en déboires. Tout avait pourtant bien commencé pour preuve, les 30 lots présentés au Palais de l’Industrie lors du Concours général agricole de 1889 puis, la monographie de Louis Brechemin parue en 1893, ou encore l’affiliation en 1907 du Barbezieux club créé par la Vicomtesse de Boislandry et le comte de Villeneuve-Esclapon, à la Fédération des aviculteurs français. Cependant, à l’instar de nombreuses races françaises, elle subit les affres des guerres, ceux de l’importation des volailles étrangères, et de l’avènement de la volaille industrielle.


Quelques monarques ont encouragé l’élevage des volailles, entre autres Charlemagne (IXe siècle), qui obligeait les grandes fermes à posséder 100 poules et 30 oies et Henri IV (XVIe-XVIIe siècles) connu pour sa célèbre phrase, quelque peu démagogique : « Je veux qu’il n’y ait si pauvre paysan en mon royaume qu’il ne puisse mettre tous les dimanches sa poule au pot. »

Depuis très longtemps les volailles ont servi à payer l’impôt en nature aux seigneurs ou de monnaie d’échange lors de l’acquisition d’un bien.

« La féodalité n’avait pas oublié l’impôt de la volaille. La poule sous le nom de géline, payait une large part aux tables seigneuriales et ces Messieurs avaient soin […] de spécifier et la quantité et le pennage des gélines. Le pennage noir était fréquemment spécifié. Les pauvres ménages devaient payer chacun an, chacun feu, au moins trois gélines noires. » cité par Mariot-Didieux en 1850

En 1496 le receveur du château de Barbezieux Michel de Parçay rendait compte à Marguerite de La Rochefoucault sa maîtresse: « il s’est mangé au château, en onze mois, 538 chapons et 631 gélines » A F Lièvre qui rapporte l’anecdote dans le bulletin de la Société Archéologique et Historique de la Charente de 1889 ajoute ce commentaire:  » C’est sans doute en les engraissant en si grande quantité pour leurs seigneurs que les gens de Barbezieux ont conquis pour leurs chapons la renommée dont ils n’ont pas cessé de jouir. »


Le 29 avril 1654 par devant le notaire royal Maître Boudy à Angoulème l’acte de vente d’une maison et d’une métairie mentionnait le paiement par 128 boisseaux d’avoine, 22 chapons et 10 poules de Barbezieux.

La notoriété des chapons de Barbezieux s’étendait bien au-delà de la région. Pour preuve cette archive Bayonnaise qui montre la présence de « chapons de Barbezieux » sur la table des consuls de Bayonne le 13/01/1751.

La poule de Barbezieux 1

Les chapons de Barbezieux sont aussi mentionnés dans l’édition de « La science du maître d’hôtel cuisinier » de Menon en 1749 : « Il nous en vient de bons de Bruges, de Blanzac, de Barbezieux, du Mans et de Caux ».

En 1818, l’avocat JP Quenot dans son recueil de Statistiques du Département de la Charente rapporte: « On fait aussi des envois considérables de chapons qui sont élevés dans les environs de Barbezieux et dont l’espèce est très belle, fort recherchée et connue des gourmands sous les noms de Chapons de Blanzac ou Chapons de Barbezieux »

En 1825, le célèbre gastronome Brillat-Savarin évoque dans sa « Physiologie du goût » la volaille de Barbezieux : « J’assistais à un dîner de gourmands….Après un premier service de haute distinction, on servit entre autres choses un énorme coq vierge de Barbezieux, truffé à tout rompre… Cette apparition produisit sur l’assemblée un effet marqué…; et je vis bien qu’il y avait lieu à observation. Effectivement toutes les conversations cessèrent par la plénitude des cœurs ; toutes les attentions se fixèrent sur l’adresse des protecteurs ; et quand les assiettes de distribution eurent passé, je vis se succéder tour à tour, sur toutes les physionomies, le feu du désir, l’extase de la jouissance, le repos parfait de la béatitude. »

_Jean_Anthelme_Brillat-Savarin_ (1755-1826)

Jean-Anthelme Brillat-Savarin (1755-1826) Savarin, également cité par Guéraud de Laharpe dans son article « La Poule de Barbezieux » paru dans la « Revue de viticulture en 1909, décerne à cette race ses grandes lettres de noblesse : « Je ne connais rien de plus propre à éclaircir un esprit assombri et à dérider un visage morose que la vue et le fumet d’un chapon de Barbezieux bourré de truffes à tout rompre. Soyez certains que cela joue un rôle des plus importants sur les moeurs de la société »

En 1882, Victor La Perre de Roo dans sa « Monographie des races de poules » la décrit ainsi: « Très répandue dans le département de la Charente, cette superbe race est justement estimée pour la finesse et la délicatesse de sa chair : ce sont les poulardes, les chapons et les coqs vierges de Barbezieux qui nous arrivent à Paris, agrémentés de truffes odorantes et qui jouissent à juste titre d’une grande renommée.


Chapons de Barbézieux

Description:

C’est une race française qu’on peut chaleureusement recommander pour sa beauté et pour ses nombreuses qualités.

Elle a la crête simple, relativement assez développée, largement découpée, droite chez le coq, pliée chez la poule; la couleur du plumage est variable, mais c’est le plumage noir à reflets métalliques verts et violacés chez le coq, mat chez la poule, qui est la robe dominante. Elle ne diffère de la race de la Bresse que par sa taille qui est plus forte. La poule est bonne pondeuse, mais elle est médiocre couveuse. »

En 1889, lors du concours général agricole, trente lots ont été présentés au Palais de l’industrie. A l’occasion du concours du jardin d’acclimatation en 1893, Louis Brechemin publiait une monographie sur les dimensions d’un coq de Barbezieux lauréat du prix d’honneur.
Une époque très importante pour l’évolution de nos races: le milieu du XIXe siècle, époque où furent introduites en Europe les races géantes dites «asiatiques»: Brahma, Langshan, Cochinchinoise.

L’introduction de la Brahma (qui était de variété blanc herminé noir et à crête simple à l’époque) remonte à 1853; celle de la Langshan à 1876 par Geoffroy Saint-Hilaire. Tous les éleveurs, impressionnés par le volume de ces animaux, ne tardèrent pas à les croiser avec leurs volailles, dans un but d’amélioration. C’est alors l’apparition d’animaux qui seront les ancêtres des Bourbourg, Bourbonnaise, Contres, Faverolles… au risque de faire disparaître les poules noires de Barbézieux.

Vers 1850, certaines races françaises comme la Bresse, la La Flèche, la Le Mans, la Barbezieux, la Houdan, étaient déjà bien caractérisées, même si des standards précis n’étaient pas encore établis.

En 1851: institution des concours régionaux agricoles.
En 1891: naissance de la Société nationale d’aviculture de France, l’ancêtre de l’actuelle Société centrale d’aviculture de France (SCAF) qui existe toujours mais qui regroupe, de nos jours, essentiellement des éleveurs amateurs alors qu’à l’origine elle comptait en majorité des éleveurs professionnels.

Quant à J Troncet et E Tainturier en 1898 dans « La basse cour » ils déplorent déjà des croisements malencontreux :  » La race de Barbezieux fournit une chair fine et délicate, malheureusement il devient difficile de la trouver à l’état pur, et les croisements dont elle a été l’objet n’ont eu d’autres résultats que de lui faire perdre une partie de ses qualités natives. »


Volaille de Barbézieux-Archives-departementales-Angouleme

Mr Giet, un habile aviculteur est un des premiers qui a eu l’idée de rétablir le standard de la race de Barbezieux en prenant pour modèle les gravures conservées aux archives de la ville.  Il lui fallut plusieurs années de sélection rigoureuse pour présenter des animaux d’une homogénéité parfaite. Et en 1895 les poules de Barbezieux de Fernand GIET obtiennent le premier prix à Paris. Fernand Giet médaille d’or à Paris en 1895.   photo ci-dessus offerte pour la rédaction de cet article, par  les Archives départementales 24, avenue Gambetta 16000 Angoulême.

L’ingénieur agronome Henri Voitellier, auteur d’une étude sur la race de Barbezieux (revue l’Aviculteur, 24 juin 1893), écrit :  « La plus grande, la plus forte de toutes les races, on pourrait même dire la plus forte de toutes les races occidentales. Tout, dans la Barbezieux a de l’ampleur : la crête, les barbillons, les oreillons, les pattes; on croirait l’intermédiaire entre la poule et le dindon: c’est le géant de l’espèce galline. Cette taille résulte d’une aptitude locale, d’une convenance particulière du sol.. Ce qui le prouve, c’est que les Barbezieux capables de se développer et de se reproduire sous tous les climats, atteignent rarement ailleurs l’ampleur et surtout la taille que leur donne le département de la Charente « …

De même, une notice de Mr Rochard, vétérinaire sanitaire, adressée en 1886 au maire de Barbezieux sur les «Conseils pratiques d’élevage de nos basses-cours », souligne que «la race barbezilienne est très ancienne, mais elle a un peu moins de fixité dans ses caractères.. Ainsi la nature du sol semble avoir été l’un des facteurs déterminant dans la pression de sélection qui a conduit à l’établissement de cette race « la plus grande, la plus forte de toutes les races »

Henri Voitellier poursuit:
« Le beau Barbezieux rivalise facilement comme prestance et comme poids avec les meilleurs Langshan, et ce n’est assurément que par cette tendance inhérente au caractère français de trouver tout ce qui est étranger supérieur à ce que nous possédons, que les Langshan jouissent ici d’une faveur que les Barbezieux n’auraient jamais dû leur laisser prendre. Les Barbezieux n’ont qu’un défaut, c’est de n’être pas originaire d’Angleterre.
On les couvrirait d’or en France et on voudrait en élever partout, en luttant centimètre à centimètre, à qui obtiendrait le coq le plus haut, et personne ne se plaindrait de leur délicatesse d’élevage.

Aucune volaille ne réunit au même degré le volume à la qualité; une chair blanche, abondante et fine, une aptitude remarquable à l’engraissement. On lui reproche d’être un peu délicate à l’élevage, de ne pas se développer avec une grande rapidité… Il est équitable que pour constituer sa charpente exceptionnelle, il ait besoin de plus de matériaux que le vulgaire poulet qui court dans les rues…

Barbézieux volaille

Le coq de Barbezieux…

..est l’un de ceux qui convient le mieux au chaponnage, l’opération étant plus facile à pratiquer sur lui à cause de son ampleur… Il devient alors un rôti de haute marque, gros, gras, fin, succulent, qui appelle les truffes, et leur donne, quand elles répondent à son invitation, une hospitalité digne d’elles. »

Les propos d’Henri Voitellier sont confirmés dans les albums de monographies de « Vie à la campagne »: La taille colossale de la race de Barbezieux est caractéristique; il n’est pas rare que le coq, dans son attitude fière, dépasse 70 cm de hauteur. Aussi le rôti que cette volaille fournit rappelle par sa taille celui d’un dindon; sa qualité égale son volume…

Il se rencontre spécialement aux environs de Barbezieux, dans l’Ouest de la France, et particulièrement dans les Charentes et la Dordogne…

Le coq a le port fier, hautain, prétentieux, l’allure calme, lente, imposante.

La poule est bonne pondeuse: 100 œufs par an pesant 75 à 80 g et atteignant parfois 85 g. Elle est apte à constituer une basse cour pour la production du poulet de chair, car celle-ci est exquise… Les sujets ont une grande propension à l’engraissement et peuvent constituer de gros chapons, de chair exquise…

Ne faites aucun croisements avec cette race. Aucune ne lui est supérieure comme taille; sa chair est exquise, ses œufs énormes et suffisamment abondants. Il n’y a donc rien à lui ajouter !

Mr Le Duc Fery d’Esclan alors Président de la société des aviculteurs Français et Mr Henri Voitellier, ingénieur agronome prièrent la Vicomtesse de Bois Landry de fonder un club spécial pour la propagation de la race.

En 1907, le Barbezieux club est affilié à la fédération des aviculteurs Français et Madame la Vicomtesse de Boislandry, experte dans l’art de l’élevage des volailles et vice-présidente de la société des aviculteurs Français exposait de superbes sujets et obtenait un premier et un deuxième prix

Barbezieux Club de France


« C’est là une belle tâche à réaliser que de maintenir cette race dans sa véritable splendeur et de s’attacher à ce qu’elle ne dégénère point. C’est un beau mérite que de la faire mieux connaître et apprécier en travaillant à sa survie et à sa plus juste diffusion. Si ce récit a pu persuader quelques amateurs de la beauté d’une telle entreprise, cet article n’aura pas été rédigé pour rien. »

En 1950, C.Guérande dans le N° 36 de la revue « Rustica » décrit ainsi la situation des races de volailles Françaises au sortir de la guerre:  » Condamnées par leur situation littorale à supporter et à gagner durement la libération des côtes Françaises, nos populations gallines de ces régions ont subi de cruels dommages! Que de pertes parmi toutes ces races; mais que d’efforts courageux, persistants déjà pour reconstituer ce qui fut la gloire et le patrimoine de nos belles races de l’Ouest!
Déjà se signalent ces beaux succès, ces reconstitutions durables qu’il est notable de signaler aujourd’hui la Coucou de Rennes, la Marandaise, la Barbezieux et la Blanche du Poitou…

Les éleveurs ont eu la sagesse de ne se consacrer qu’à une seule variété au plumage entièrement noir avec des reflets verts sur le coq, mais l’oreillon blanc, sans filet ni sablé rouge. Les tarses sont gris ardoisé.
Race magnifique qu’il faut conserver, rétablir, développer. Aucun croisement à conseiller. Elle suffit à ses mérites et à sa gloire.
L’histoire de la Marandaise est un véritable roman. (cette voisine de la Barbezieux est connue aujourd’hui sous l’appellation « Poule de Marans »; la couleur très foncée de la coquille de ses œufs fut certainement une des causes du déclin de la Barbezieux qui pondait des œufs blancs beaucoup moins appréciés après guerre)

Aux limites de la Charente Maritime et de la Vendée, les poules de la région, déjà réputées comme pondeuses, s’unissent aux combattants anglais que les marins britanniques amènent lors de leurs croisières. Après l’introduction de quelques Langshan aux œufs roux, vers 1876, le succès s’affirme: C’est une pondeuse exceptionnelle pour la qualité de son œuf, très gros (75 à 80 g) et extrêmement foncé avec toutes les teintes de roux: alezan, ocre rouge, sépia, brun et même mauve ou violacé. Il est doté d’une coquille très épaisse et d’une membrane intérieure également dense. Il se conserve donc avec une facilité extrême: C’est « l’ œuf frais » idéal recherché par les coquetiers (marchands d’ œufs) et les acheteurs dans toutes ses qualités. Ainsi s’expliquent les mérites et les succès de la Marandaise soutenue par un club actif (le Marans Club né en 1929) qui s’est consacré à sa reconstitution sous les bombardements libérateurs. »

Malgré ces efforts louables de l’après-guerre, la race Barbezieux décline lentement parce que ses œufs blancs se vendent mal, et la « modernisation » de l’agriculture se détourne de l’agriculture à faible revenu, qui est supplantée par l’aviculture. intensive avec des souches à croissance rapide.

En 1977, la SCAF (Société Centrale d’Aviculture Française) considère que la Poule de Barbezieux est disparue. Malgré tout quelques sujets plus ou moins conformes au standard existaient encore dans des fermes qui pratiquaient toujours la basse cour à l’ancienne.

Dans la région de Barbezieux…

Barbézieux volailles

…le fantasme de la « recréation » de la poule de Barbezieux était vivement entretenu par quelques érudits et élus éclairés de la ville de Barbezieux dont le Maire de l’époque, Jean Pauquet et Jean Marie Russeil, commerçant et conseiller municipal.

En 1960, une tentative menée par Pierre Furet, jeune technicien agricole a échoué.

De son côté, Michel Grégoire éleveur amateur passionné, avec son œil aiguisé avait repéré des sujets présentant les critères de la race dans des fermes du Sud Charente:

Chez Mr Poitevin à Vignolles dont la famille possédait déjà des poules de Barbezieux dans les années 1930. L’élevage Poitevin  avait reçu en 1937 le premier prix à Paris au salon de l’agriculture.
Chez Madame Laffon à Salles de Barbezieux
Chez Mme Malpère à Saint Amand de Montmoreau

Après avoir prélevé des sujets de ces différentes origines, Michel Grégoire par un travail long et méticuleux de sélection à réussi à retrouver des animaux conformes aux standards de la race de Barbezieux en éliminant notamment tous les défauts dûs aux croisements avec la Marans (oeufs colorés et plumes aux pattes). Il a su les élever séparément pour en faire cinq lignées distinctes afin d’éviter la consanguinité.

Parallèlement d’autres tentatives étaient en cours:

Jean Charles Coutard de Fontaine d’Ozillac (17) instituteur à la retraite et auteur de  l’appel à une mobilisation nationale du « 1er de l’an 1991 »  pour sauver les races rustiques menacées avait hérité de la souche issue de l’élevage de son père éleveur de la race.
Denis Petit, habitant du Nord de la Charente, est à l’origine de la reconstitution d’une souche grâce à un élevage de coqs et de poules noires achetés sur les marchés de Charente dans les années 1982/1983. Il écrit à la SCAF pour avoir un standard et durant une vingtaine d’années, il continue à sélectionner et à exposer. En 2001, il connaît la récompense suprême avec le prix du Président de la République à Rochechouart avec un de ses coqs de Barbezieux. Il s’avérera plus tard que les caractères de sa souche ne sont pas fixés et elle ne seront pas pris dans le programme de sélection.
Roland DAMS, vétérinaire de la région Lyonnaise, a tenté de reconstituer la race à partir d’un coq typé Orpington, qu’il a croisé avec une poule Bresse gauloise noire. Les poules noires sectionnées ont été accouplées avec un coq Minorque noir.

Barbézieux-poussin

En Septembre 1997 lors du comice agricole de Barbezieux, une exposition avicole était organisée et quelques éleveurs présentaient des sujets de la race de Barbezieux (16 seulement!). L’idée de créer une association est lancée et sitôt dit sitôt fait, lors de l’inauguration, les officiels sont invités à verser leur cotisation. C’est ainsi que Mr Vignerie, Maire de Barbezieux, Jacques Bobe Président du Conseil Général, Pierre Bobe Conseiller Général du canton de Barbezieux, Pierre Furet directeur du Lepa de Salles de Barbezieux ont chacun versé sur le champ les 10 FR qui ont constitué les premiers fonds de la nouvelle association qui fût baptisée d’un nom qui sonne bien: ASPOULBA   !

Quelques temps plus tard, non sans mal et après de vives discussions un bureau est formé avec Michel Grégoire comme Président, Jean-Charles Coutard comme Vice-Président, Daniel Lauquin comme Secrétaire et Jean Marie Arsicaud comme Trésorier. L’association est officiellement déclarée à la Sous Préfecture de Cognac le 26 septembre 1997.
Après une revue des effectifs correspondants au standard, il est convenu que:
Michel Grégoire apporta 5 souches
Jean Claude Lamoine apporta 2 souches
Jean Charles Coutard apporta 1 souche
Daniel Lauquin apporta 1 souche

Les animaux sont conservés par chaque éleveur qui s’engage à suivre le programme génétique et sanitaire de l’Aspoulba, à fournir chaque année des œufs pour constituer un troupeau de sélection. En échange il recevra des nouveaux reproducteurs issus de cette sélection.
Avec l’appui financier du Conseil Général de la Charente, chaque année de 1998 à 2002, l’Aspoulba a pu mettre en place un lot de reproduction de 600 à 1000 poussins soignés par Michel Grégoire dans un bâtiment aimablement mis à disposition par Danielle Boisseau de St Médard. Le nombre et la qualité des reproducteurs a augmenté petit à petit. Après l’acquisition d’une couveuse professionnelle, Michel Grégoire a pu commencer à fournir des poussins à quelques membres de l’Aspoulba désireux de produire du poulet de race Barbezieux.
Afin de développer la filière, il devient nécessaire de se rapprocher d’un sélectionneur: C’est le Centre de Sélection de la Volaille de Bresse (CSVB) qui est choisi car il est le seul à proposer une sélection en race pure.

Et c’est ainsi que, le 4 juin 2002, le directeur et le sélectionneur du CSVB se déplacent en Charente pour prendre en charge 50 poussins de race Barbezieux issus des 8 souches de départ.
Chaque poussin est bagué et répertorié sur un registre: ce sont les ancêtres (12ème génération en 2016) des reproducteurs actuels de l’Aspoulba  16ème génération en 2020.

En 2003, la filière de production de Poulet de race Barbezieux commence à se structurer avec l’aide du Conseil Général et du Conseil Régional avec la rédaction d’un cahier des charges, un plan d’élevage et de prophylaxie. L’accouvage et la livraison des poussins est réalisée par le C.S.V.B. suivant les besoins des éleveurs.
En 2004, l’Aspoulba modifie ses statuts pour pouvoir entrer dans une démarche de certification de qualité et éventuellement accéder plus tard à une indication géographique protégée.

ASPOULBA …  ASPOULBA

…qui est propriétaire de son troupeau de reproducteurs adhère au SYSAAF (syndicat des sélectionneurs avicoles et aquacoles français) afin de faire valider la sélection du CSVB selon un protocole spécifique aux lignées à effectif réduit.
Un cahier des charges d’élevage certifié par l’IRQUA (Institut Régional de la Qualité Agro alimentaire) permet d’utiliser la mention « Signé Poitou Charentes ». Les éleveurs de poulets de chair de Barbezieux et de chapons (au nombre de quatre) fonctionnent en groupement de producteurs et doivent respecter un cahier des charges très précis en particulier une durée d’élevage de 110 jours minimum.

En mai 2013, des éleveurs amateurs soucieux de développer une aviculture de loisirs ont créé une association autour des fondateurs historiques Michel Grégoire et Jean Claude Lamoine : «Poule de Barbezieux -Club de France». L’objectif étant de réunir l’ensemble des éleveurs amateurs soucieux de maintenir et de développer la race des poules de Barbezieux telle qu’elle est définie par le standard d’origine définie par le Barbezieux club de la Vicomtesse de Boislandry en 1907 et actualisé par le standard de la S.C.A.F (Société centrale d’aviculture française)


 » Amateurs comme professionnels, réunis par la passion que nous portons à notre chère volaille de Barbezieux, nous pouvons faire nôtre les mots de la Vicomtesse de Boislandry qui sonnent tellement juste encore aujourd’hui:
« C’est là une belle tâche à réaliser que de maintenir cette race dans sa véritable splendeur et de s’attacher à ce qu’elle ne dégénère point. C’est un beau mérite que de la faire mieux connaître et apprécier en travaillant à sa survie et à sa plus juste diffusion. Si nous avons persuadé quelques amateurs de la beauté d’une telle entreprise nous n’auront pas écrit cette page en vain. »


Un grand Merci à:

Mme Billion Trésorière de l’Aspoulba    aspoulba@orange.fr

Mr ARSICAUD Jean-Marie président de l’association Aspoulba   ferme.marquis@cerfrance.fr

ASPOULBA   Association pour la Sauvegarde de la Poule de Barbezieux    aspoulba@orange.fr 

Mr Jean-Philippe PICHARDIE des Archives départementales de la ville d’Angoulême  jppichardie@lacharente.fr