Portrait de passionnés

Tout ce que vous devez savoir sur l’élevage amateur

L’élevage amateur : tout ce que vous devez savoir et ce qu’on ne vous a pas toujours dit…

J’ai toujours beaucoup de plaisir à lire et relire les articles de Jacques Huard. Ce personnage contemporain, avec lequel j’ai déjà eu de longues conversations passionnantes, fût de part le passé une espèce de “trublion” qui provoqua toujours des réactions épidermiques à de soit- disant connaisseurs  du monde animal. C’est pour cette raison bien précise que je reprends volontiers sa définition de l’élevage amateur, avec son autorisation…bien entendu.


Jacques Huard-2021 Précisions étymologiques

Le terme AMATEUR date du 15ème siècle (J. de Vignay 1495) du latin amare = aimer ; il a gardé jusqu’au 17ème siècle le sens large de “celui qui aime”. Le sens de celui qui cultive un art, une science “POUR SON PLAISIR” date du 18ème siècle (Rousseau) ; Le terme féminin d’amateur “AMATRICE” qui n’a pas eu de succès date du 18ème siècle également.

Au 19ème, le terme amateur sera remplacé par le terme “Sportif”. C’est pour cela qu’on trouve souvent dans les vieux manuels d’élevage pour le “plaisir”, l’appellation d’éleveur sportif pour le distinguer du professionnel. ELEVEUR AMATEUR reviendra au 20ème siècle.
Le mot SPORT est d’origine anglaise et veut dire “jeu, amusement” c’est la forme apocope de disport (modification phonétique pour se faire plaisir), empruntée à l’ancien mot français disport, du vieux verbe “se disporter” = s’amuser.

L’expression “c’est son hobby ! c’est son dada !” vient du fait que HOBBY est également un mot anglais qui dérive de HORSE (cheval).
DADA désigne un cheval au 16ème siècle et trouvait son origine dans le cri répété “DA … DA !!” pour exciter les chevaux (journal des haras – 1828) . HOBBY est désormais synonyme de “passe-temps” en français servant de dérivatif aux occupations habituelles.

On allait aux courses, jadis, pour le plaisir, et les récompenses étaient purement honorifiques : une simple couronne de laurier était décernée au vainqueur.


Rappel historique de l’élevage amateur

Elever pour le plaisir était historiquement un luxe réservé à une classe privilégiée depuis la plus haute antiquité jusqu’à la fin du 19ème siècle. Les premiers éleveurs amateurs qui disposaient de temps et de moyens étaient des rois et des empereurs ou appartenaient à l’aristocratie.
Il suffit d’ailleurs de parcourir la liste du conseil d’administration de la première revue traitant de l’élevage amateur (1891) pour y trouver des noms à particules dont le Comte AIMÉ GASTON DE MOUY. En fait, l’élevage amateur ne s’est véritablement démocratisé qu’au début du 20ème siècle.

Tentative de définition de l’élevage amateur

On peut donc entendre par éleveur amateur, celui qui élève pour son plaisir, par goût, par penchant (inclinaison naturelle) sans en faire une profession. Chez lui, toute idée de rentabilité est exclue, l’amateur n’élève pas pour vendre un animal, encore moins pour s’en nourrir.
Actuellement, le terme “amateur” est souvent galvaudé: on l’a associé à “dilettante”, celui qui ne considère les choses que sous l’angle du plaisir: cela l’oppose au professionnel qui est sérieux (!) le diminue par rapport au scientifique puisque pour ce dernier, la vision de l’amateur ne peut être que superficielle. Mais on oublie de préciser qu’un amateur est avant tout, un passionné et cette passion qui monopolise toute son énergie fait de lui, par la force des choses, un véritable spécialiste. élevage amateur

L’histoire fourmille d’exemples d’amateurs qui ont dépassé en technique et en connaissance ceux dont l’élevage et l’étude des animaux étaient la profession et cela dans tous les domaines : ainsi Frédéric de HOHENSTAUFEN (1194-1250) avait écrit en amateur, de remarquables ouvrages sur l’élevage des oiseaux de proie: il avait de grandes volières et fit des expériences (celle de savoir si les vautours repéraient leur proie par la vue ou l’odorat)

Plus près de nous, Robert STROUD, qui n’était qu’un bagnard, s’est révélé un ornithologue réputé (un film lui fut consacré : “BIRDMAN OF ALCATRAZ” – 1970). Dans un tout autre domaine -l’exemple étant trop connu pour ne pas être cité- la passion d’un commerçant nommé Henrich SCHLIEMANN pour l’archéologie qui lui fit découvrir les ruines de TROIE et de MYCENES…

Ce que des scientifiques n’ont pas pu faire, un amateur l’a fait !


Comment devient-on éleveur amateur ?

L’explication imagée du “virus” de l’élevage transmis par un de vos proches est amusante. Mais il y a, en fait, tout un mécanisme lié à des nombres facteurs complexes qui vont déterminer votre future vocation d’éleveur -amateur- et les connaissances actuelles restent vagues à ce sujet.
a) une part génétique qui est innée : On est plus ou moins prédisposé à l’élevage. Il y a des tempéraments, des caractères, des tendances qui vous prédisposent à telle ou telle activité : il y a des personnalités qui aiment les animaux, d’autres qui ne les aiment pas ou ne leur témoignent que de l’indifférence.
b) une empreinte affective : qui dépend de l’environnement dans lequel fut bercé votre enfance, du climat affectif familial : l’amour des animaux pourrait bien être un complément, voire une compensation. Une ambiance, une atmosphère d’imprégnation est nécessaire à la naissance de votre passion d’éleveur amateur.
c) une initiation: C’est celui qui va apprendre à l’enfant que vous êtes, à connaître, à aimer les animaux : l’image du père, éleveur, offrant un poussin à son fils (ou à sa fille) est classique. Son geste est un “catalyseur” qui va déclencher votre intérêt pour les animaux. Sans initiation, même si vous êtes prédisposé, vous ne serez jamais éleveur.

On devient donc éleveur amateur par une interaction entre:
* le biologique (par génétique innée)
* le sociologique (imprégnation)
* le psychologique (initiation)
La rencontre de ces trois paramètres est indispensable.


Quand devient-on un éleveur amateur ?

Que vous ayez en vous la passion de l’élevage ne veut pas dire, automatiquement, que vous allez le pratiquer. Bien que vous soyez “initié”, des circonstances matérielles familiales, professionnelles… peuvent, parfois, vous en empêcher. Il est fréquent de rencontrer des gens passionnés qui, faute de temps, de moyens, de place… n’ont pas su s’adonner à leur hobby. Ils étaient, en fait, en attente du moment favorable !
L’âge ne constitue pas un obstacle à la pratique de l’élevage mais il y joue un rôle primordial et on peut répartir les éleveurs amateurs à travers différentes tranches d’âge.

1) Entre 40 et 60 ans
Cette tranche d’âge constitue la majorité des éleveurs amateurs ; il semble que c’est à partir de la quarantaine, en règle générale, que l’on acquiert une certaine aisance professionnelle, une stabilité familiale, affective… propice à la pratique de l’élevage amateur.

2) A partir de 60 ans
C’est l’âge où l’on est plus ou moins dégagé des responsabilités familiales, libéré des obligations professionnelles mais deux cas peuvent, cependant, se présenter et ceci est basé sur une enquête actuelle :
– le retraité se livre à fond à sa passion ou…
il abandonne son élevage.

Ce deuxième cas devient de plus en plus fréquent, dû peut-être à un contexte social actuel ; il continue, cependant, à être membre d’un club rien que pour la revue mais si les articles sont trop “techniques”, ne répondant plus à ses motivations, il coupe alors les ponts avec quelque chose dont il ne se sent plus concerné.

Cette cessation d’élevage est due aux contraintes, aux pressions, aux tensions de toutes sortes qu’il a subies durant sa période d’activité. Il n’est sans doute pas facile de concilier ses horaires de travail avec le bien-être de ses pensionnaires. Cet abandon lui paraît comme une sorte de “délivrance” à une routine contraignante, voire à un certain “esclavage” consenti”. Il se tourne, désormais, vers d’autres plaisirs qu’offre actuellement une civilisation des loisirs : par exemple, les voyages… dont il fut si souvent, à cause de son élevage, frustré. L’image d’Epinal de l’éleveur retraité risque bien, d’ici quelques années, de disparaître petit à petit. L’adage : “Là où il n’y a plus de contrainte, il n’y a plus de plaisir” l’illustre parfaitement

.l'élevage amateur : la passion de l'élevage

  • Avant 40 ans

Les éleveurs adolescents, comme  représente la minorité dans le monde de l’élevage. Nous parlerons plus loin, des éleveuses, car très peu d’articles leur sont consacrés.
L’adolescence, en règle générale, a d’autres penchants, d’autres motivations, propres à l’âge. Sans des circonstances exceptionnelles, il est rare qu’un jeune se consacre à l’élevage, bien qu’il ait été atteint du virus et initié.

Je me souviens pourtant, d’un homme que j’ai connu en culottes courtes, qui est devenu depuis, l’un des plus jeunes présidents de club et le plus précoce des juges avicoles ; mais son cas est exceptionnel car il était sans doute, plus passionné que d’autres et il fut surtout stimulé par le président du club auquel il appartient. Le rôle d’un club est ici déterminant.

L’exemple de la jeune éleveuse de 20 ans dont la “lettre ouverte” a été publiée dans Aviornis 135 est aussi un cas particulier : Elle évoluait dans une ambiance familiale hostile à sa passion et le fait d’être une fille, représentait un handicap supplémentaire pour son intégration dans un monde d’éleveurs, peuplé en majorité d’hommes mûrs. Assez intimidants à ses yeux, rien, en effet, à voir son apparence sophistiquée, ne prêtait à croire qu’elle était une éleveuse passionnée. De part et d’autre, tout concourait à l’empêcher de pratiquer son hobby et ce sont les multiples pressions dont elle fut l’objet qui m’amenèrent à prendre son parti. On est souvent ému par des larmes, on est toujours séduit par une certaine détermination – inattendue chez une adolescente.

Lui faire partager ma passion fut, en fait, difficile car elle avait une approche des oiseaux qui lui était particulière et ses motivations différaient des miennes ; aux conseils des éleveurs chevronnés, elle préférait s’inspirer de leurs expériences et surtout de leurs échecs. Dans un milieu où des hommes mûrs ont, tendance à se prendre trop au sérieux, c’est peut-être, une éleveuse de 20 ans qui nous donne une leçon d’humilité. On se fait des fausses idées sur les éleveurs débutants, sans doute des illusions.

  • Être éleveuse entre 25 et 40 ans

Ces jeunes femmes durant cette tranche d’âge, vont connaître la période la plus active de leur vie, en prenant sur elles, toutes les responsabilités (je prends évidemment, le cas général) car si elles s’adonnent à la pratique de l’élevage, elles doivent aussi assumer des obligations professionnelles, remplir des tâches ménagères, tenir le rôle de mère de famille et s’occuper d’enfants en bas âge est une lourde charge. Toute cette accumulation de travaux conduit à un surmenage inévitable. Il suffit alors qu’un grain de sable vienne se glisser dans cet engrenage (prédateur, accident domestique, complication professionnelle, plainte subite de voisins etc…) pour qu’elles “craquent”. On peut s’étonner que certaines éleveuses, dans ce cas, fassent appel à une aide extérieure, en dehors de leurs proches …. En fait, on a, parfois, plus d’affinités avec des inconnus qui partagent votre passion qu’avec les membres de votre propre famille qui ne la partagent pas.


Vers une nouvelle conception de l’élevage amateur

Durant ces dernières décennies, on s’aperçoit que l’homme essaye, de plus en plus, de privilégier son cadre de vie et ce fait sociologique va exercer son influence dans le domaine de l’élevage amateur. Avant, l’amateur considérait son élevage comme un simple plaisir égoïste : ses besoins esthétiques primaient sur les besoins naturels des oiseaux qu’ils élèvent et il se préoccupait rarement des questions de “biotope” ou de “territoire” ; le jardin ou le parc était bien compartimenté, on parquait les aquatiques dans un “coin canard”, une autre partie était dévolue à une série de volières bien alignées ; le reste, généralement du gazon, des fleurs, des plantes …. leur était strictement interdit; une exception est faite tout de même pour le chat ou le chien, animaux de compagnie dont le statut les autorisait à pénétrer dans notre “cadre” de vie.

Mais, même s’ils ne restent que des animaux d’agrément, il s’est produit une sorte de mutation dans la façon de concevoir la détention en élevage amateur : désormais, l’éleveur va essayer d’intégrer tous ses pensionnaires dans son cadre de vie, dans son “espace loisir” ; on va tendre à une semi liberté où les espèces sont mélangées avec une assez grande surface pour que chaque espèce puisse se reproduire, s’accoupler, se nourrir en toute quiétude. La question de place, la notion d’espace, ici, est importante mais ne joue pas un rôle principal. En réalité, un oiseau n’est pas fait pour vivre dans un immense espace de liberté car il structure, limite, défend son territoire pour garder ses distances avec ses congénères. La liberté, telle que nous l’entendons pour un oiseau sauvage n’existe pas il est en fait, prisonnier dans son territoire et ne peut s’aventurer librement, dans celui des autres : pour lui, la géométrie reste le seul moyen pour vivre.

L’homme par contre, par sa créativité, est parvenu à “briser” son espace. Un prisonnier à qui l’on permet de décorer les 4 murs de sa prison parvient à agrandir son espace vital, en ajoutant des perchoirs et en les installant d’une certaine façon, on peut donner à l’oiseau en cage une nouvelle perception de son espace ; agrandie à l’intérieur comme pour l’extérieur. Il n’est donc pas nécessaire pour un éleveur de disposer d’un immense parc mais surtout de répondre aux besoins réels de ses protégés et ceci, des éleveurs chevronnés l’ont, depuis longtemps, compris, avant que d’autres ne se mettent à leur école.

Ainsi, un éleveur amateur de Viry – Châtillon (91) bien qu’il ne dispose que d’un jardin de banlieue, aux dimensions limitées, a su aménager et remodeler son environnement, en créant un biotope approprié pour chacun de ses oiseaux qui ne s’hybridaient pas car chaque espèce, malgré le nombre et la place, possède sa portion de territoire. C’est un réel plaisir de se promener parmi ses grues et ses canards qui ne souffrant d’aucune promiscuité, ne sont nullement agressifs entre eux ; il y a même un faisan doré qui a son arbre-abri, déambulant parmi la gent aquatique, l’ignorant royalement !

Tout ce petit monde aviaire semble vivre en parfaite harmonie, mais que de brouillons, que d’essais a-t-il fallu à cet éleveur pour aboutir à ce résultat ? Il lui a fallu à la fois posséder une réelle perception de l’espace, un sens de l’esthétique certain el une parfaite connaissance des mœurs des oiseaux qu’il élève.

Une éleveuse : Mme Roy, habitant à Mériel (95) a recréé dans son jardin, un coin de nature pour ses diverses variétés de canards ; chaque cane s’occupe de ses rejetons dans un coin de terrain qu’elle partage parfois , avec d’autres mères canes car il n’y a ici aucune concurrence pour la nourriture. En les observant, on a l’impression que l’élevage des Garrots albéoles est facile, celui des Harles couronnés se fait tout seul, tout comme celui des Sarcelles à collier en fait, chaque m2 a été étudié, calculé, maîtrisé,, adapté en fonction des habitudes et des caractéristiques de chacun de ses pensionnaires, selon leurs mœurs spécifiques.

Il y a, sans doute, un seuil d’occupation à ne pas dépasser, un certain quota de palmipèdes à respecter pour ne pas rompre l’équilibre naturel des plantes, de l’herbe qui pousse, de l’eau de source qui alimente sa pièce d’eau. A travers cet environnement plutôt aquatique, on trouve pourtant des faisans communs, si bien acclimatés que j’ai failli marcher sur une faisane qui couvait.

Qui a pu agencer un environnement aussi harmonieux entre des plantes, des faisans, des poules naines et les canards ? un paysagiste inspiré ? non, une éleveuse passionnée qui a le respect de l’environnement et des oiseaux qu’elle élève.

Christian ZUBER, adhérent de longue date à Aviornis, qui parcourt la France profonde pour ses conférences, me parle souvent de ces élevages amateurs en semi-liberté ; on ne remodèle pas, ici, l’espace, on se contente de l’adapter car il ne représente plus un problème géométrique en Province ; certains amateurs possèdent ainsi de véritables parcs animaliers où viennent s’ajouter aux oiseaux, aux ratites, et aux échassiers, des chevaux, des lamas, des antilopes rares de quoi justifier le titre d’un de ses nombreux livres : “l’arche de Noé” ! Et la lecture des annonces d’Aviornis revêt, parfois, un aspect documentaire insoupçonné !

Il n’est donc pas surprenant que ces amateurs songent à faire de leur hobby, leur gagne-pain, voire des parcs d’attraction, ouverts au public…. Après tout, le parc de Beauval n’était dû qu’à la passion d’une éleveuse amatrice d’oiseaux. Celui de Walsrode en Allemagne, à l’initiative d’un amateur enthousiaste d’aquatiques et de faisans… Et le côté mercantile vu sous cet angle, me semble plutôt sympathique et séduisant, surtout si tous ces parcs visent la conservation des espèces.

En général, les amateurs essayent de pratiquer en “circuit-fermé” : ce qu’ils cèdent, leur permet d’acquérir de nouvelles variétés et de faire face à leurs dépenses (aliments, matériaux…) mais tout ceci est très hypothétique; Je n’ai jamais vu d’élevages amateurs qui soient rentables c’est à dire susceptible de produire des bénéfices à moins que les éleveurs ne se transforment en revendeurs et leur élevage en entre prise commerciale. Pour ma part, si mon élevage était une entreprise commerciale j’aurai depuis longtemps, déposé mon bilan.


Conclusion

J’ai même rencontré des éleveurs heureux !
Sandrine Letellier qui visite des élevages amateurs d’oiseaux, de chiens, de chats .. .. Pour écrire ses articles, me signale un fait souvent ignoré : la solitude de l’éleveur

Que de fois, elle a rencontré de ces éleveurs vivant complètement isolés comme coupés du monde extérieur et des “autres”, étrangers à leur passion.
Il est vrai qu’une passion isole et favorise la solitude et ces cas, ne sont pas extrêmes ou rarissimes.
Je suis allé visiter une éleveuse amatrice quelque part dans le Loiret, qui a tenu à garder son anonymat – Convention de Washington oblige – et à préserver sa tranquillité ; cette dame solitaire, vit dans un parc de 3 ha (ou plus) peuplé de flamants, de paons, de grues couronnées évoluant à côté de massifs de fleurs sans pour autant les saccager. C’était si idyllique que je n’ai pas pu résister de m’incruster physiquement, dans ce décor paradisiaque. Les oiseaux n’étant pas apprivoisés, ils ne se laissaient approcher qu’à une certaine distance.

Cette distance de fuite dont parlent les éthologistes, qui montre ici, la façon naturelle dont ces échassiers ont été élevés. Tout semblait “naturellement harmonieux” et il régnait une étrange sérénité, entrecoupée de temps en temps, par le chant des oiseaux. Alors maladroitement, je me suis hasardé à demander à la maîtresse des lieux : “vous ne vous ennuyez jamais” ? “Pourquoi ? tout ce que j’aime est là devant mes yeux. Les oiseaux sont ma passion et avec eux je vis passionnément”. On pourrait tracer des milliers d’autres portraits d’amateurs car la passion de l’élevage ne fait aucune différence entre les caractères, l’âge, les sexes ; Elle réunit toutes les professions et englobe toutes les nationalités. J’espère que des adhérents d’associations se seront reconnus à travers cet article.


Jacques Huard

“Je remercie Jacques Huard pour m’avoir autorisé à reprendre sa version de “l’Elevage AmateurCe texte Jacques Huard l’a écrit en 1975, il donne une définition parfaite de l’élevage amateur A l’heure où je reprends ces quelques mots et où notre passion est gravement menacée, j’interpelle nos “têtes pensantes”  qui devraient relire le texte sur la définition de l’élevage Amateur de Jacques Huard, définition  qui est toujours d’actualité.”

Didier Macrez


Christian Zuber.jpg

Lexique :

Ceux qui ont plus de 40 ans, se souviennent peut-être de l’Emission Camera au poing de Christian Zuber (décédé il y a tout juste 17 ans)…

Christian Zuber, était un documentariste animalier, journaliste, écrivain, producteur, conférencier.
Il est connu du grand public grâce à ses émissions Caméra au poing diffusées à la télévision de 1972 à 1981 et à ses conférences à Connaissance du Monde.
Il est l’un des pionniers de la protection de la nature et de l’environnement.