Le coq et la France
Bonjour à tous, je reprends avec plaisir un article de mon amie Isabelle Morand, article auquel j’ai humblement participé. Ce dernier a été diffusé le dimanche 10 juillet sur franceinfo
Ce reportage intitulé « Ce réveil-matin sur pattes fait régner l’ordre dans le poulailler » reprend l’histoire très ancienne du coq dans la basse-cour.
Dans l’Antiquité, des écrits comparent les Gaulois à des coqs belliqueux, résistant aux assauts des envahisseurs romains. « Gallus » en latin signifie en effet à la fois un gaulois et un coq…
Du coq à travers les siècles
Notre réputation ne s’arrange pas au Moyen âge, quand le roi Philippe-Auguste est comparé à cette volaille considérée par les ennemis de la France comme « orgueilleuse, bête et lubrique ».
A la Révolution, changement de ton. On coiffe le coq d’un bonnet phrygien.
Pendant la Première Guerre mondiale, on choisit l’image du coq pour l’opposer à celle de l’aigle prussien.
L’obsédé de la basse-cour
Si l’on reprend les termes utilisés au Moyen-Age (Orgueilleux, bête et lubrique), il y a du vrai là-dedans… surtout côté lubricité, confirme Didier Macrez, passionné d’aviculture.
« Un coq et dix poules dans une basse-cour, c’est possible puisque le coq passe son temps « à honorer les poules. » Une de plus, une de mois, aucune importance. En revanche, il existe une hiérarchie chez les poules. Sur le perchoir, c’est toujours la même qui est installée à côté du coq. »
Le coq est donc bien à l’image de nos vieux rois de France : une épouse officielle et des favorites.
« L’idéal dans une basse-cour, c’est un coq pour trois poules. »
Combat de coqs
Attention, si vous introduisez un second coq dans votre poulailler, ça peut faire du dégât : « Au départ, la situation risque d’être conflictuelle.
Le coq dominant ne fera pas de cadeau au petit nouveau. Mais, petit à petit, ils s’habitueront l’un à l’autre. Et il faut suffisamment de poules pour satisfaire les deux coqs. Quand les poules ne sont pas assez nombreuses, les coqs se bagarrent ! »
Cocorico !
Le cri du coq est souvent à l’origine de disputes… entre les humains. On a tous en tête le cas du coq Maurice accusé de déranger les petits matins d’un couple résident secondaire à Saint-Pierre d’Oléron.
En 2020, la justice tranche : Maurice pourra chanter quand bon lui semble. D’ailleurs, tous les coqs chantent quand bon leur semble: « Il suffit qu’un coq en entende un autre dans le village ou même à quelques kilomètres de distance pour qu’il se mette, lui aussi, à chanter. Je ne sais pas ce qu’ils se racontent mais c’est leur façon de communiquer, comme le font d’ailleurs les paons et les faisans. »
Miroir, mon beau miroir
Enfin, retour sur le qualificatif « bête » utilisé au début de cette chronique…
Faites l’expérience suivante : installez un miroir, puis placez votre coq devant. Il attaquera son image et tentera de lui voler dans les plumes !
Je tiens à remercier Isabelle Morand et toute son équipe. Je vous invite à les retrouver sur le site Hortus Focus